Élisabeth Borne a défendu sur France 2 un projet de réforme des retraites « indispensable » sans revenir sur le report de l'âge de départ. Le gouvernement américain a indiqué que près de 1 000 enfants migrants, séparés de leurs parents sous Trump, restaient encore loin d'eux. Un ballon espion chinois survole l’Amérique du Nord. Les informations de la nuit qu’il ne fallait pas manquer.

RETRAITES : BORNE NE DÉVIE PAS D'UNE RÉFORME « INDISPENSABLE »

Sous la pression de mobilisations grandissantes contre sa réforme des retraites, Élisabeth Borne a défendu jeudi soir sur France 2 un projet « indispensable » sans revenir sur le report très contesté de l'âge de départ, mais en se montrant ouverte à des aménagements sur l'emploi des seniors ou les carrières longues. La cheffe du gouvernement, très attendue, s'est livrée devant la journaliste Caroline Roux à une nouvelle séance d'explications et de pédagogie.

« C'est indispensable de mener une réforme pour préserver notre système de retraites par répartition », même si « demander aux Français de travailler progressivement plus longtemps, ça n'est pas simple », a-t-elle affirmé. Invitée à dire si elle répéterait aujourd'hui que cette réforme est « juste », elle n'a pas réutilisé ce mot. « Il faut de la justice dans la façon dont on répartit l’effort entre les Français », a-t-elle seulement indiqué.

Le gouvernement a été critiqué pour avoir dit au moment de la présentation de sa réforme le 10 janvier que celle-ci était « juste » et porteuse de « progrès social » alors qu'il subsistera des disparités de durées de cotisations. Ceux qui ont commencé à travailler tôt devront contribuer plus longtemps au système, et la situation de certaines femmes a aussi été soulignée. L'exécutif a depuis recentré son message sur « l'effort » demandé aux Français et sur le caractère « indispensable » de la réforme pour « sauver » le système.

PRÈS DE 1 000 ENFANTS MIGRANTS, SÉPARÉS DE LEURS PARENTS SOUS TRUMP, RESTENT LOIN D'EUX

Près de mille enfants migrants, séparés de leurs parents sous le mandat de l'ancien président américain Donald Trump, n'ont toujours pas été réunis avec eux, a indiqué jeudi le gouvernement de son successeur démocrate. Soucieux de corriger ce qu'il considérait comme une « honte nationale », Joe Biden avait mis en place dès son arrivée à la Maison Blanche une cellule dédiée à identifier et localiser les familles de migrants séparées sous le mandat de son prédécesseur républicain.

« À ce jour, le groupe de travail a identifié 3 924 enfants séparés » de leurs familles entre 2017 et 2021, dont 998 n'ont toujours pas retrouvé leurs parents, a annoncé le ministère de la Sécurité intérieure après deux ans de travaux. Parmi eux, 148 sont « en voie » de les rejoindre et « 183 familles ont été informées de la possibilité d'être réunies », a-t-il ajouté dans un communiqué.

L'administration de Donald Trump, qui avait fait de la lutte contre l'immigration illégale un marqueur de sa présidence, avait évoqué dès 2017 l'idée de séparer les familles de migrants entrées illégalement aux États-Unis, comme moyen de dissuasion. Sa politique dite de « Tolérance Zéro » avait été officiellement lancée en avril 2018. Elle consistait à ouvrir des poursuites pénales contre toute personne entrée illégalement à la frontière avec le Mexique. Conséquence : les parents pouvaient être immédiatement placés en détention sans leurs enfants.

UN BALLON ESPION CHINOIS SURVOLE L'AMÉRIQUE DU NORD

Les États-Unis et le Canada traquaient dans la nuit de jeudi à vendredi au moins un ballon espion chinois volant à haute altitude depuis plusieurs jours au-dessus de l'Amérique du Nord et de sites militaires sensibles, un épisode qui ravive les tensions entre Washington et Pékin à quelques jours d'une visite prévue du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine. Le Pentagone a annoncé jeudi la présence du ballon dans l'espace aérien des États-Unis, et le gouvernement canadien a dit vendredi enquêter sur « un deuxième incident potentiel ».

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a envisagé d'abattre le ballon, mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par les débris pour les personnes au sol, a indiqué jeudi à des journalistes un haut responsable américain de la Défense, sous le couvert de l'anonymat. « Nous n'avons aucun doute sur le fait que le ballon provient de la Chine », a-t-il précisé.

« Nous prenons des mesures afin de nous protéger contre la collecte d'informations sensibles », a-t-il encore dit, tout en insistant sur « la valeur ajoutée limitée en termes de collecte d'informations » de l'engin, décrit comme un ballon aux dimensions assez grandes. « Nous avons considéré qu'il était suffisamment gros pour que les débris provoquent des dégâts » s'il était abattu au-dessus une zone habitée, selon la même source. Le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a précisé que le commandement de la défense aérospatiale des États-Unis et du Canada (Norad) surveillait la trajectoire du ballon.

S/MARIANNE/AFRICSOL

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