Au total, environ 6 000 personnes ont défilé en France, dont 2 500 à Paris, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin

 

Un retour discret. Pour leur manifestation de rentrée après une longue pause, les "gilets jaunes" n'ont pas réussi, en pleine épidémie de coronavirus, à mobiliser et les maigres cortèges ont été émaillés de quelques heurts, samedi 12 septembre. Au total, environ 6 000 personnes ont défilé en France, dont 2 500 à Paris, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin

Dans le nord-ouest de la capitale, proche de la place Wagram, lieu de rassemblement, des affrontements ont éclaté tout au long de l'après-midi entre manifestants et forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il y a eu "à peu près 300 interpellations" en France.

"Demain le ciel sera jaune"

Des poubelles ont été incendiées, le mobilier urbain renversé et une voiture brûlée, a constaté un journaliste de l'AFP. De leur côté, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants sortis du parcours autorisé par la préfecture. "Le mouvement est mort, je le dis clairement, mais on est là car rien à perdre. C'est un peu un baroud d'honneur", a confié Michael, "gilet jaune" parisien de 43 ans.

Dans les rangs clairsemés, reviennent dans les conversations, la déception de la faible participation du jour et l'évocation nostalgique des souvenirs des grandes manifestations passées. "Pouvoir remplir son frigo dignement", "Demain le ciel sera jaune", clament les pancartes du second cortège. 

Jean-Marie Bigard hué

L'humoriste Jean-Marie Bigard a aussi tenté de rallier un crotège autour de 10 heures avant de devoir fuir sous les huées des manifestants. Ce soutien médiatique des "gilets jaunes" s'est désolidarisé cette semaine d'une des figures du mouvement, Jérôme Rodrigues, qui avait assimilé les policiers à "une bande de nazis".

Chahuté, insulté, l'humoriste s'est réfugié un moment dans un restaurant de la place expliquant qu'il s'agissait d'une "mauvaise interprétation". "Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c'est tout", a-t-il expliqué à la presse.

Né il y a presque deux ans, le 17 novembre 2018, le mouvement citoyen des "gilets jaunes", anti-élites et qui lutte pour davantage de justice fiscale et sociale, cherche son second souffle. Il avait réussi la première année à secouer la France, entre occupations de ronds-points et manifestations parfois violentes, dont les images ont fait le tour du monde.

S/FRANCEINFO/AFRICSOL

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