L'ONG espagnole Proactiva Open Arms a annoncé mercredi que ses bateaux rentraient en Espagne avec la survivante d'un naufrage repêchée lundi avec deux cadavres au large de la Libye.

Selon l'ONG, qui porte secours aux migrants en Méditerranée, les autorités italiennes avaient proposé de prendre en charge la survivante, une Camerounaise de 40 ans en hypothermie, mais pas les deux cadavres d'une autre femme et d'un enfant.

Proactiva Open Arms, qui accuse les garde-côtes libyens d'avoir abandonné à leur sort les deux femmes et l'enfant sur une embarcation, assure par ailleurs dans son communiqué craindre "pour la protection de la survivante et son entière liberté pour témoigner".

"Pour tous ces motifs, nous avons décidé de diriger nos bateaux vers les côtes espagnoles", affirme l'ONG qui dispose de deux bateaux au large de la Libye, l'Open Arms et l'Astral.

Les garde-côtes libyens ont démenti les accusations de Proactiva Open Arms et le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini (extrême droite) a dénoncé "les mensonges et les insultes", assurant que sa politique très restrictive vis-à-vis de l'immigration dissuade les départs et réduit le nombre de morts en Méditerranée.

Selon l'équipe médicale à bord de l'Open Arms, la survivante, prénommée Josepha, a besoin d'un traitement médical et psychologique car elle souffre d'hypothermie et est en état de choc.

Les cadavres doivent aussi être rapidement pris en charge, le bateau ne disposant pas de chambre froide. Selon les secouristes, l'enfant est mort juste avant leur arrivée, tandis que la femme a perdu la vie environ deux heures avant.

Après le débarquement, "nous y retournerons, la mission continue", a assuré à l'AFP une porte-parole de l'ONG espagnole.

Proactiva Open Arms est actuellement la seule organisation humanitaire présente en Méditerranée centrale où de nombreuses embarcations transportant des migrants depuis la Libye vers les côtes italiennes ou maltaises font naufrage.

Les autorités italiennes et maltaises tentent de dissuader les ONG de secourir des migrants en leur interdisant l'accès à leurs ports ou en retenant des embarcations.

S/AFP/AFRICSOL

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