Près de 130 hommes détenus en Syrie et soupçonnés de jihadisme vont être rapatriés en France, dans les prochaines semaines, pour être jugés. 

Près de 130 jihadistes français, détenus dans des camps en Syrie sous la surveillance des Kurdes, vont être rapatriés dans les prochaines semaines en France, a appris BFMTV de sources concordantes.

A cause du retrait des soldats américains en Syrie et de l'instabilité du pays, les autorités françaises craignent de perdre la trace de ces jihadistes et préfèrent les rapatrier pour les juger. Les rapatriements se feront par avion. 

"Ceux qui reviendront seront écroués"

"Tous ceux qui rentreront en France seront judiciarisés et confiés aux juges. Lorsque le juge estimera qu’il faudra les mettre en prison - et ce sera l’essentiel des cas - ils seront mis en prison", a réagi Christophe Castaner ce mardi sur notre antenne.

Et d'ajouter: "Certains sont déjà revenus et sont incarcérés, nous les connaissons. Ceux qui reviendront seront écroués." 

Ces hommes sont soupçonnés d'avoir quitté la France pour la Syrie, il y a plusieurs années, afin de combattre dans les rangs de Daesh. Pour certains, les services antiterroristes français ne disposent que de leurs noms de combattants, pour d'autres, ils connaissent leur identité réelle et détiennent parfois des vidéos les montrant en train de commettre des exactions.

500 suspects de jihadisme incarcérés en France

Chaque cas sera examiné et jugé individuellement. A leur arrivée en France, les hommes qui ne font pas l'objet d'un mandat d'arrêt international seront remis entre les mains de la police antiterrosite et entendus. Ceux qui sont, en revanche, déjà recherchés, seront directement déférés devant le juge. Ils seront ensuite mis en examen et placés en détention provisoire en attendant leur procès.

A ce jour, plus de 500 personnes sont incarcérées en France, soit dans le cadre d'une détention provisoire, soit dans le cadre d'une condamnation. Les prisons françaises disposent de quartiers "étanches" comprenant des quartiers d'évaluation de la radicalisation et de prise en charge. Certaines zones sont complètement étanches afin que les détenus ne sont pas en contact avec autres et ainsi éviter toute propagande religieuse. Ils sont suivis par des surveillants et des équipes disciplinaires, composées de psychologues, d'éducateurs, d'imams et des conseillers pénitentiaires d'insertion, qui travaillent au désengagement de la violence. 

Alexandra Gonzalez avec Ambre Lepoivre/AFRICSOL

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