FOCUS - La principale suspecte de l’incendie d’un immeuble dans le XVIe arrondissement, qui a fait 10 morts et plus de 30 blessés, a été placée en garde à vue mardi puis transférée dans ce service d’urgence de la préfecture de police.

Interpellée dans la nuit de lundi à mardi, la principale suspecte de l'incendie du 17bis rue Erlanger dans le XVIe arrondissement de Paris, qui a fait 10 morts et au moins 30 blessés selon un bilan encore provisoire, présente de lourds antécédents psychiatriques. Internée plusieurs fois, cette dernière a également effectué un séjour en cure de désintoxication il y a cinq ans, selon le témoignage d'une de ses amies, recueilli par BFMTV.

Cette femme d’environ quarante ans, dont la garde à vue a été levée mardi en fin de journée, a été transférée à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (IPPP) à la suite d'un examen médical et de comportement. Elle aurait, pendant sa garde à vue, tenu des propos incohérents et paranoïaques.

Les individus traités comme des patients

L'IPPP ou I3P, qui dépend de la préfecture de police, est un hôpital psychiatrique parisien. Selon l'article L-3213-2 du Code de Santé publique, il accueille les patients qui représentent "un danger imminent pour la sûreté des personnes". Cette structure médicale, unique en France, existe depuis 1872. Située dans le XIVe arrondissement de Paris, l'IPPP est voisine de l'hôpital Sainte-Anne, institution spécialisée en psychiatrie.

Dans cette structure, les individus sont traités comme des patients à part entière, et non comme des gardés à vue. Ils ne sont donc pas menottés et aucun policier n'est présent dans l'enceinte de l'IPPP. Au total, ce service d'urgence compte 16 lits répartis en 10 chambres. Les chambres, verrouillées de l’extérieur, comptent entre un et trois lits, fixés au sol.

Un séjour de maximum 48 heures

Le patient peut rester au maximum 48 heures. À l'issue de ces 48 heures, le personnel médical et un médecin certificateur jugent de la nécessité d'une prise en charge psychiatrique du patient. Dans le cas contraire, les individus sont remis à la police pour que l'enquête judiciaire puisse suivre son cours.

En 2017, 1982 personnes sont passées par cette structure, pour une durée moyenne de moins de 20 heures. 45% des personnes accueillies n'ont pas été hospitalisées, et les trois quarts d'entre elles ont été remises à la police. Dans le reste de la France, lorsqu'une personne présente à la fois un danger imminent pour la sûreté des personnes et des troubles mentaux manifestes, ce sont les maires qui prennent les arrêtés et la personne est adressée à un hôpital public.

S/BFM/AFRICSOL

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