Le député de la Somme s'est ému de la destruction d'un campement de gilets jaunes à Abbeville, y voyant "le vrai visage" d'Emmanuel Macron, qu'il a comparé à Adolphe Thiers.

François Ruffin s'est ému mardi du démantèlement d'un campement de gilets jaunes de sa circonscription. Selon le député de la Somme, les cabanes des gilets jaunes d'Abbeville ont été détruites ce mardi matin. "Je suis un peu triste. C’est un symptôme de pauvreté qui s’était installé", a-t-il expliqué dans une vidéo diffusée sur Youtube et dont un extrait a été publié sur son compte Twitter.

"Comme un peu partout en France, les cabanes qui se trouvaient à Abbeville à l’entrée de l’autoroute ont été démontées. C’était des gens qui n’avaient jamais commis de violence. C’est un symptôme de pauvreté qui s’était installé et leur manière de protester, c’était en installant une cabane dans le froid et l’humidité", a assuré le député de la France insoumise.

Emmanuel Macron comparé à Adolphe Thiers

Selon François Ruffin, l’opération s’est déroulée en présence du sous-préfet, "qui ne s’était jamais rendu aux cabanes pour rencontrer les gilets jaunes". Pour lui, la destruction des campements des gilets jaunes et leur éviction des ronds-points, demandée il y a quelques semaines par le ministre de l’Intérieur, révèle "le vrai visage" d’Emmanuel Macron, comparé par le député de La France Insoumise à Adolphe Thiers, ancien président de la République qui réprima dans le sang la Commune de Paris.

"En France comme au Brésil on détruit les cabanes des pauvres"

Pour le député, la méthode d'occupation de l'espace public par les gilets jaunes, méthode de protestation "hyper pacifique" a autant de légitimité que le grand débat national: "On interdit cette manière de protester hyper pacifique et à la place on leur dit 'allez débattre, allez dans le grand débat'. Mais chacun peut avoir ses méthodes d’interpellation dans la démocratie".

"Si les Américains voient ça chez nous, ils ne vont pas vouloir investir. Tous ceux qui vont au château de Versailles que Macron a invité pour dire ‘venez investir en France malgré les gilets jaunes’, c’est sûr que quand ils vont les voir ils vont se demander ‘On est en France ou au Brésil?’ Et bien en France comme au Brésil on détruit les cabanes des pauvres", a assuré le rédacteur en chef du journal Fakir.

Guillaume Dussourt/AFRICSOL

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