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Lorsqu’en février 2016, le nom du général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major de l’armée, avait été malencontreusement cité par le bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) comme faisant partie des prochains témoins à charge contre Laurent Gbagbo, les réseaux proches de l’ancien chef de l’Etat avaient bruyamment rué dans les brancards. Sans prendre de gants, ils avaient présenté Philippe Mangou comme un «traitre» et un «ingrat» qui s’était retourné contre Laurent Gbagbo son «bienfaiteur». La virulence des propos avait alors poussé l’ex-CEMA à réagir. «Je reste serein et calme. J’avais moi-même envisagé de témoigner sans camouflage, car quand on a la vérité à dire, on ne se cache pas. Je veux parler, non pas pour faire condamner qui que ce soit, mais pour permettre aux Ivoiriens et à l’opinion internationale de connaître la vérité. Beaucoup de gens parlent sans savoir ce qui s’est réellement passé», avait déclaré, en réponse aux accusations. «Si encourager Monsieur Laurent Gbagbo, le 11 mars 2011, à démissionner au moment où lui-même demandait mon avis sur la question, pendant que l’armée était à cours d’armes et de munitions, que les Ivoiriens mouraient et qu’ils ne pouvaient ni manger ni se soigner, c’est trahir, alors j’ai trahi» avait ajouté Philippe Mangou. Avant de conclure, s’adressant à ses détracteurs : «Qu’ils ne me jugent pas avant de m’avoir entendu». Après cet épisode, l’ex-chef d’Etat-major des armées – devenu Ambassadeur du Gabon – sera cette fois à la barre des témoins à partir du lundi 25 septembre à La Haye. Le général qui avait promis de faire le grand déballage devant les juges de la Cour pénale internationale aura l’occasion de dire tout ce qu’il sait de la crise postélectorale au cours de laquelle il avait joué un rôle de premier plan en tant que chef des Forces de défense et de sécurité (FDS) ivoiriennes. LES YEUX DES IVOIRIENS SERONT RIVÉS SUR LA CPI À PARTIR DE LUNDI Au cours de son témoignage, à partir de lundi, Philippe Mangou devra éclairer la lanterne des ivoiriens sur des pans encore inconnus de la crise postélectorale. Dans une vidéo qui a fait le buzz sur la toile, l’ancien CEMA affirme avoir demandé à l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo de faire l’économie d’une guerre inutile et qu’il allait perdre de toute façon le bras de fer qu’il avait engagé. Philippe Mangou révèle encore dans cette vidéo que ce conseil a été rejeté par Laurent Gbagbo et qu’il a dû lui-même se réfugier à l’Ambassade de l’Afrique du Sud. Dans quelles circonstances exactes, ces échanges ont-ils eu lieu ? Quelles sont les personnalités qui ont conduit Laurent Gbagbo à rejeter le conseil de son CEMA ? Quelles menaces ont poussé Philippe Mangou à se refugier dans une ambassade, lui, le chef de l’armée ? Autant d’interrogations auxquelles il devra donner des réponses. Pour sûr, le té- moignage de Mangou à la CPI, enfoncera davantage l’ancien président de la République et son codétenu, Charles Blé Goudé. Un autre sujet qui pourrait intéresser l’opinion nationale et internationale, l’opération «Dignité», qui a constitué le pic de la tension entre la France et le régime de Laurent Gbagbo. Alors que le pays était scindé entre le Sud, contrôlé par Laurent Gbagbo, et le Nord, aux mains des rebelles des Forces nouvelles, l’opération «Dignité» devait permettre aux soldats de Gbagbo de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire aux rebelles des Forces nouvelles. L’offensive avait débuté par des attaques de l’aviation ivoirienne contre des villes rebelles grâce à l’acquisition d’hélicoptères de combat et d’avions de chasse achetés par la Côte d’Ivoire malgré un embargo des Nations unies. L’opération «Dignité» a tourné à la catastrophe, le 6 novembre, lorsque deux de ces Soukhoï, pilotés par des Biélorusses (avec des copilotes ivoiriens) ont attaqué un camp de soldats français (installé au lycée Descartes de Bouaké) de la force Licorne, déployée pour tenir une “zone de confiance” entre le Sud et le Nord. Philippe Mangou, qui a piloté cette opération devra également donner plus d’éclaircissements aux juges pour leur permettre de comprendre ce qui s’est réellement passé au cours de cette période. Surtout que neuf soldats français et un civil américain réfugiés dans le camp pour se protéger des attaques aériennes avaient été tués. En outre, le général, ex-Chef d’Etat-major des armées, devrait faire des révélations sur les tueries des femmes d’Abobo et celles perpétrées à Abidjan par le fameux escadron de la mort. La vérité sur les enlèvements et l’assassinat des expatriés du Novotel pourrait en outre être connue. Mangou pourrait éclaircir la lanterne des juges de la CPI sur tous les évènements qui ont eu lieu au cours de la longue crise qu’a connue la Côte d’Ivoire ?
 
source l'expression/Africsolprod

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