Prévue mardi 31 janvier, la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pourrait provoquer de nombreuses perturbations, après le succès des manifestations du 19 janvier. Le Parisien fait le point, secteur par secteur.

Un mardi noir ? La première journée, le 19 janvier, avait largement mobilisé dans de nombreux secteurs et dans la rue, avec, selon les autorités, plus de 1 million de manifestants partout en France contre la réforme des retraites. Le Parisien fait le point sur les perturbations à prévoir pour la deuxième journée de mobilisation, prévue mardi 31 janvier.

À la SNCF

Il est encore trop tôt pour savoir dans quelle mesure le trafic ferroviaire sera perturbé, mais les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT Cheminots, SUD Rail, Unsa Ferroviaire et CFDT Cheminots) appellent les cheminots à rejoindre « massivement » le mouvement de grève. Le 19 janvier, 46 % des cheminots s’étaient déclarés grévistes. Le trafic avait été grandement perturbé avec l’annulation de nombreux trains. La grève pourrait débuter bien plus tôt à la SNCF, un préavis de grève ayant été déposé du mercredi 25 janvier 19 heures au jeudi 2 février à 8 heures, avant une possible grève reconductible dès la mi-février.

À la RATP

Il n’y a pour le moment pas officiellement d’appel à la grève dans l’entreprise. « Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’on sent la colère. Et si on entre dans une grève illimitée, cela pourra être compliqué pour le gouvernement », voulait croire FO auprès du Parisien. Si grève il y a, il faudra attendre au moins le week-end pour avoir une idée de son ampleur. Le 19 janvier, la ligne 8 avait été fermée dans son intégralité quand d’autres lignes du métro ne fonctionnaient qu’en heures de pointe. Le trafic sur les autres trains régionaux avait aussi été très perturbé.

Ailleurs dans les transports

Hors Île-de-France, les transports urbains pourraient également être perturbés. À Marseille (Bouches-du-Rhône), les réseaux de tramway et de métro avaient été très perturbés lors de la dernière journée de mobilisation. À Lyon (Rhône), le réseau de métro, bus et tram avait tout simplement cessé de fonctionner à partir du début de la soirée. Là encore, il faudra attendre encore un peu pour connaître le détail des perturbations pour cette nouvelle journée de grève.

À l’école

Les enfants devront-ils rester à la maison ? Les syndicats de l’éducation ont appelé vendredi à ce que le mouvement du 31 janvier soit « encore plus fort » que celui du 19 janvier. « Nous sommes unis et déterminés à faire retirer ce projet de réforme des retraites », écrivent-ils. Bien que minoritaire, le syndicat Sud Éducation a de son côté appelé à une « grève reconductible » à partir de mardi. Selon le ministère de l’Éducation, 42,35 % des enseignants avaient suivi l’appel à la grève le 19 janvier dans le primaire et de 34,66 % dans le secondaire (collèges et lycées). Les établissements pourraient également être bloqués par des mouvements de jeunesse.

Dans le secteur de l’énergie

Dans les raffineries, on ne souhaite pas attendre le 31 janvier pour se mobiliser. Comme elle l’avait anticipé dès la présentation de la réforme, la CGT Pétrole a appelé à la grève pendant 48 heures à partir du 26 janvier, avant un deuxième appel à faire grève pendant 72 heures à partir du 6 février. L’appel à la grève entraînera des « baisses de débit » et « l’arrêt des expéditions », avait assuré Éric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies. Le 6 février, une « grève reconductible » sera « proposée aux salariés ».

Dans les ports

La fédération CGT des Ports et Docks ne souhaite pas non plus attendre le 31 janvier. Le syndicat a appelé vendredi à une grève de 24 heures dès le 26 janvier, invitant « les ouvriers dockers et les travailleurs des ports à amplifier les modalités d’action ». « Pour les modalités d’action de la semaine du 30 janvier, la fédération va de nouveau réunir ses instances » et échanger avec les autres fédérations CGT afin de « poursuivre l’élévation du niveau de lutte », indique la CGT.

Dans les stations de ski

Les deux principaux syndicats de salariés des remontées mécaniques, Force ouvrière (FO) et la CGT, ont déposé des préavis de grève pour le 31 janvier, afin de protester contre le projet de réforme des retraites, mais aussi contre la modification du régime d’assurance chômage des saisonniers. « Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain : nous ne voulons pas fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté », a toutefois indiqué Éric Becker, secrétaire général FO des remontées mécaniques et des saisonniers.

S/LEPARISIEN/AFRICSOL

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