Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par son homologue américain Donald Trump, estimant que cette décision plongeait la région "dans un cercle de feu".
"Prendre une telle décision met le monde, et spécialement la région, dans un cercle de feu", a déclaré M. Erdogan à la presse à Ankara avant de s'envoler pour la Grèce où il doit effectuer une visite officielle.
"Ô Trump, que fais-tu ? Quelle est cette approche ? Les responsables politiques doivent oeuvrer pour la réconciliation et non pas pour le chaos", a-t-il ajouté.
Dans une rupture spectaculaire avec ses prédécesseurs, M. Trump a reconnu mercredi Jérusalem comme capitale d'Israël, suscitant la colère des Palestiniens et des réactions de réprobation bien au-delà du Proche-Orient.
M. Erdogan avait averti mercredi que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par Washington "ferait le jeu des groupes terroristes".
Il a aussi invité les dirigeants des 57 pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour un sommet à Istanbul le 13 décembre axé sur la question de Jérusalem.
Mercredi soir, des centaines de personnes ont manifesté bruyamment devant le consulat américain à Istanbul contre la décision de M. Trump.
Environ 1.500 personnes se sont rassemblées près du Bosphore, à l'extérieur de l'enceinte diplomatique américaine très protégée. La police a bouclé la zone à l'aide de barricades.
Le slogan "Palestine libre" a été peint au mur du consulat et des manifestants ont jeté des bouteilles en plastique vers le bâtiment. Un bout de papier avec une représentation du drapeau d'Israël a également été brûlé.
La Turquie et Israël ont normalisé leurs relations l'année dernière, après une crise diplomatique déclenchée en 2010 par un raid israélien contre un navire d'une ONG en direction de la bande de Gaza, qui a fait dix morts parmi les activistes turcs.
Les deux parties ont intensifié leur coopération, notamment dans le domaine de l'énergie, mais M. Erdogan, défenseur de la cause palestinienne, continue à critiquer régulièrement la politique israélienne.
S/AFP/Africsol
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