Marine Le Pen s'est emparée de la contamination au Covid-19 du Premier ministre, Jean Castex, pour critiquer ce mardi 23 novembre le maintien du passe sanitaire. Celle qui se pose en défenseuse des libertés publiques fonde cependant son raisonnement sur des affirmations très discutables d'un point de vue scientifique.

Pour elle, la contamination de Jean Castex est une aubaine. Ce mardi 23 novembre, sur France Inter, Marine Le Pen a exploité sans vergogne l’infection du Premier ministre pour résoudre cette difficile équation politique : s’attirer la sympathie des opposants au passe sanitaire galvanisés par l'arrivée d'une cinquième vague épidémique en endossant le costume de défenseuse des libertés publiques, sans pour autant souscrire à un discours antivax marginalisant. Hélas pour la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle, ce numéro d’équilibriste repose sur des fondements scientifiques très instables.

« Moi je suis vaccinée. Je pense que le vaccin est utile pour empêcher les formes graves du Covid. Ça, c’est une certitude. Mais la vraie question, c’est : est-ce que le vaccin peut empêcher la circulation du virus ? Je pense qu’aujourd’hui la réponse est non. Donc à quoi sert le passe sanitaire, à part à laisser la population sous une forme de contrainte qui est en même temps inutile et disproportionnée ? », s’est interrogée la cheffe de file du RN.

« BEN VOILÀ »

On ne peut qu’abonder dans le sens de Marine Le Pen à propos des formes graves : début octobre, une étude géante d’EPI-PHARE, groupement d’intérêt scientifique placé sous la double tutelle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), arrivait à la conclusion suivante : parmi les 22,6 millions de personnes constituant la cohorte de l’étude, la vaccination protégeait à plus de 90 % contre les formes graves cinq mois après l’infection.

« Il n’y a pas de vague hospitalière à ce stade, nous disait hier Martin Hirsch (patron de l’APHP, ndlr.), preuve de l’efficacité du vaccin sur les formes graves », rappelait ainsi Nicolas Demorand. À elles seules, ces données constituent un argument en faveur de l’incitation à la vaccination que constitue le passe sanitaire, dans la mesure où c’est bien l’engorgement des services de réanimation, dû à une explosion des cas critiques qui menace le système hospitalier.

S/M/Africsolprod

Commentaires