Les enquêteurs ont mis à jour de nouveaux indices qui suggèrent la présence du rappeur sur les lieux du crime. Ils pensent notamment l'avoir identifié sur une vidéo amateur grâce à son survêtement Puma, dont seuls les ambassadeurs de la marque disposent. MHD, lui, continue de nier toute implication dans la rixe.  

De nouveaux éléments suggèrent la présence du rappeur MHD sur les lieux de la rixe qui a entraîné la mort d’un jeune homme le 6 juillet 2018. Cette nuit-là, une violente bagarre a éclaté entre deux bandes rivales du XXe et du XIXe arrondissement de Paris. Vers 2h50 du matin, une bande d’amis déambule à l'angle de la rue Saint-Maur lorsqu'une voiture leur fonce dessus. Loïc K., 23 ans, est violemment percuté par une berline noire puis frappé à coups de poing et poignardé à 22 reprises. Il succombe à ses blessures le matin-même, à 3h30.

Trahi par ses vêtements?

Après six mois d’investigation, les enquêteurs ont recueilli des indices "troublants" sur l’implication du rappeur, révèle ce mercredi Le Parisien. Mohamed Sylla, de son vrai nom, apparaîtrait, selon eux, sur les images d’une vidéo amateur et sur celles captées par les caméras d’un restaurant situé à proximité du lieu de l’agression. Les enquêteurs le suspectent d’être "celui qui descend de la Mercedes, frappe Loïc K. à la tête puis s’enfuit à pied".

Plusieurs éléments trahissent le rappeur parisien. D’abord, ses cheveux courts teints en blond platine. Une coupe que le chanteur arborait lors d’un concert trois jours seulement avant l’agression. Ensuite, son survêtement. Un des hommes filmés en train de frapper la victime cette nuit-là porte un ensemble Puma non commercialisé, réservé aux ambassadeurs de la marque, dont fait partie MHD, détaille le quotidien.  Enfin, un témoin assure l’avoir reconnu dans son véhicule, une Mercedes noire, au moment de la collision et lors de la rixe.

Le rappeur nie en bloc

Entendu par la juge d’instruction le 17 janvier, le chanteur nie toute implication dans l’affaire. Pour contrer l’argument de la coupe de cheveux, il assure: "On est plus de 20 à la cité à avoir une teinture blonde." Et le survêtement? "Je reçois plusieurs colis (de vêtements) chaque semaine et ça m’arrive d’en distribuer aux gens […] J’ouvre mon coffre, soit c’est moi qui donne, soit les gens se servent directement." Quant à sa berline retrouvée calcinée dans le XIXe arrondissement le lendemain de l’affrontement, il ne conteste pas qu’elle ait été utilisée ce soir-là, mais pas par lui. "Elle est à la disposition de tout le monde", affirme-t-il.

Le 17 janvier, Mohamed Sylla a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur cette rixe. Trois autres personnes ont également été mises en examen pour homicide volontaire, deux d'entre elles ont été incarcérée et la troisième placée sous contrôle judiciaire.

Ambre Lepoivre/AFRICSOL

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