Dix-neuf ans après l’accession surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle 2002, rien n’a changé. Pour prétendre entrer à l’Élysée, il faut d’abord montrer sa capacité à résister à la pression du Front national devenu Rassemblement national. On peut le déplorer, mais, avant même de lire leur programme, c’est à cette aune-là qu’on jauge encore et toujours la crédibilité des candidats. Une problématique déjà omniprésente dans cette précampagne présidentielle. Et elle concerne en tout premier lieu le locataire actuel de l’Élysée : quatre années après son élection, Emmanuel Macron, éprouvé par les crises à répétition, sociales et sanitaires, est-il toujours en mesure de contrer la poussée lepéniste ?

Dans les camps politiques où les candidatures ne sont pas encore figées, chacun s’épie. Un autre ferait-il mieux que le chef de l’État au second tour, face à la patronne du RN ? Avec, en surplomb, une interrogation qui n’est plus taboue : 2022 va-t-il entériner la disparition du front républicain ? Pour répondre à ces questions brûlantes, l’Ifop a interrogé pour Marianne 2 554 Français. Un large échantillon qui permet de réduire la marge d’erreur. Réalisé à treize mois de la présidentielle, ce sondage ne vaut bien entendu pas prédiction : il permet simplement de poser sur la table une partie des données de la prochaine élection.

Notre première interrogation portait donc sur la capacité des candidats à susciter, autour d’eux, un rassemblement en mesure de barrer la route à Marine Le Pen. Nous avons testé Emmanuel Macron mais aussi les possibles têtes de gondole des partis du « système » qui, depuis deux décennies, tentent de se présenter comme des remparts républicains, Xavier Bertrand pour la droite et Anne Hidalgo pour la gauche. À l’avenir, il serait intéressant de sonder le potentiel électoral de second tour de l’autre candidat antisystème, Jean-Luc Mélenchon.

S/MARRIANE/AFRI'SOL

 

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