Barrage de roquettes de Gaza vers Israël, frappes meurtrières de l’Etat hébreu ciblant le Hamas, et heurts musclés entre policiers israéliens et manifestants palestiniens à Jérusalem-Est : Israël et les Palestiniens étaient engagés mardi dans l’une des plus importantes escalades de violences de ces dernières années.

Au moins 20 personnes, dont neuf enfants et un haut commandant du Hamas, sont mortes lundi soir dans des frappes attribuées à l’armée israélienne, menées dans la bande de Gaza en riposte à désormais des dizaines de roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne, après de nouveaux affrontements ayant fait plus de 500 blessés sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam nommé Mont du Temple par les Juifs, à Jérusalem-Est.

« Nous sommes prêts pour une escalade »

L’armée israélienne a indiqué ce mardi avoir tué 15 membres de groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza, où elle a mené 130 frappes en riposte à des tirs de roquettes sur l’Etat hébreu. « Nous avons frappé 130 cibles militaires qui appartiennent principalement au Hamas », a indiqué à des journalistes le porte-parole de l’armée Jonathan Conricus. « Selon nos estimations actuelles, nous avons tué 15 membres du Hamas et du Djihad islamique », en référence à des mouvements islamistes dans l’enclave palestinienne.

« Nous sommes dans la phase initiale de notre riposte contre des cibles militaires à Gaza », a indiqué Jonathan Conricus. « Nous sommes prêts pour une escalade ». Les salves de roquettes tirées depuis la bande de Gaza constituent « une agression grave à l’encontre d’Israël, à laquelle nous ne pouvons pas ne pas répliquer », a-t-il ajouté. Selon un dernier bilan de l’armée israélienne peu avant minuit, plus de 150 roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, dont des « dizaines » ont été interceptées par le bouclier antimissile « Dôme de fer ». Et alors que les salves se poursuivaient dans la nuit, un Arabe Israélien a succombé à des blessures par balle en marge d’accrochages avec des Israéliens dans la ville de Lod (centre), où des voitures ont été incendiées, a indiqué la police locale sans épiloguer.

Le bouclier antimissiles intercepte les roquettes

Ces violences ont coïncidé avec la Journée de Jérusalem, qui marque selon le calendrier hébraïque la prise de la partie orientale, peuplée de Palestiniens, de la Ville sainte par l’armée israélienne en 1967. Et elles interviennent après des semaines de tensions à Jérusalem.

Après de violents heurts le matin à Jérusalem, le Hamas avait adressé un ultimatum à Israël en réclamant que ses forces se retirent d’ici 18 heures de l’esplanade des Mosquées, haut lieu de tensions entre Palestiniens et Israéliens dans le coeur de la Vieille ville. Et, à 18 heures, un barrage de roquettes a fusé de cette enclave paupérisée de deux millions d’habitants, vers Israël. Si la majorité des roquettes ont été interceptées par le bouclier antimissiles « Dôme de Fer » certaines se sont abattues sur le territoire israélien, et un missile anti-char a fait un blessé léger dans une localité israélienne limitrophe de la bande de Gaza.

Vingt morts dont neuf enfants à Gaza

Les autorités locales à Gaza ont fait état de 20 morts, incluant neuf enfants, et de nombreux blessés dans ces frappes, les plus importantes depuis novembre 2019. Les secouristes israéliens ont fait état de trois blessés et de sept personnes victimes d’attaques de panique qui ont été transportées à l’hôpital.

Lundi soir, des sources diplomatiques ont affirmé que l’ONU, avec l’aide du Qatar et de l’Egypte, avait amorcé une médiation auprès des parties « concernées » afin d’obtenir une désescalade. « Il est impératif que toutes les parties prennent des mesures » en ce sens, a pour sa part plaidé le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, tandis que la France disait craindre une « escalade de grande ampleur ». L’Union européenne a appelé les deux parties à mettre fin à cette « flambée de violences ».

Après un week-end marqué par de vives tensions à Jérusalem-Est, la journée de lundi avait débuté de manière frontale, avec des jets de pierre par des centaines de Palestiniens contre les forces de l’ordre israéliennes positionnées sur l’Esplanade des Mosquées et qui ont répliqué avec des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de 520 Palestiniens ont été blessés, dont de nombreux aux yeux et à la tête, alors que la police israélienne a fait état d’au moins neuf blessés dans ses rangs, pour ces accrochages les plus violents depuis 2017 à Jérusalem-Est.

S/20M/Africsol

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