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L’ex-chef d’état-major de l’armée ivoirienne, Philippe Mangou, continue son témoignage à la CPI, dans le cadre du procès de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé.
 
 
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Bonjour à vous, M. Mangou. Vous nous avez parlé du GPP lors de votre témoignage. Vous vous en souvenez ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Bonjour Me. Oui, je m’en souviens. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur le récit de ce témoin qui dit que c’est sur votre ordre qu’ils ont été cantonnés à Azito, votre village ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Ce récit est entièrement faux. Je ne suis pas d’Azito. Je suis de Yopougon-Kouté qui est un village voisin d’Azito. Je n’ai pas de terrain à Azito. Le GPP était initialement cantonné à Marie Thérèse, à Adjamé. Comme je l’ai souligné ici, le GPP créait beaucoup de désagréments aux populations, souvent par des tirs intempestifs. Le GPP s’en est pris aux éléments des FDS, occasionnant un mort. Je les ai fait chasser de ce site. Pour qu’ils ne reviennent plus, nous y avons mis une unité militaire, le bataillon du génie. Quand le GPP a été chassé, les éléments ce sont retrouvés au 1er pont de Yopougon, au carrefour d’Andokoi où je passais pour aller au boulot. A ce niveau, c’était des tirs. Je suis venu un jour pour les chasser encore. C’était des éléments oisifs qui se promenaient partout. Tout ce que le témoin raconte est faux. En plus, si je dois traiter avec quelqu’un, ce n’est pas avec un élément du GPP. Je connais bien leur chef qui était Touré Zéguen. Je l’aurais appelé pour des reproches mais pas à un élé- ment du GPP. ERIC MC DONALD (PROCUREUR) : Il y a une erreur dans la transcription, Ligne 3-25. On dit: ‘’je les ai chassés de la maternité Marie Thérèse’’. Je ne pense pas qu’on parle du carrefour Marie Thé- rèse. LE JUGE-PRÉSIDENT : On attend des précisions à ce niveau. M. McDonald, ce n’est pas le témoin qui se trompe. C’est au niveau de la transcription. Il faut redemander au té- moin s’il se trompe ou pas.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : La première fois d’où est-ce que vous avez chassé les éléments du GPP ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Le centre Marie Thérèse est un centre de formation féminin, localisé à Adjamé. C’est là-bas que le GPP était. Ils ont été chassés de là. Quand ils ont été chassés, ils se sont rendus au 1er pont de Yopougon, dans un bâtiment désaffecté. Ils ont été chassés encore de là-bas. Après cela, je ne sais plus où ils sont partis.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : A quelle période vous les avez chassés de la maternité à Adjamé ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Il faut noter que c’est en 2005 qu’ils ont été chassés de là. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Pourquoi avez-vous refusé de rencontrer la défense lors de la phase préliminaire ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Votre question me fait sourire. Je ne sais pas si la défense a fait cette demande. On m’a seulement demandé si je voulais rencontrer la défense. J’ai demandé si c’était obligatoire. On m’a dit non. J’ai dit si ce n’est pas obligatoire, je dis non. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas rencontré la défense. S’il y avait eu une demande expresse, j’aurai échangé avec la défense sans problème.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE: Le bureau du procureur vous a-t-il informé de notre demande expresse de vous rencontrer ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Non, ce n’était pas dans ce sens. On m’a juste demandé si je voulais rencontrer. J’ai dit si ce n’est pas obligatoire alors je ne rencontre pas. Je n’ai pas eu de demande écrite expresse de votre part. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Est-ce le bureau du procureur qui vous a informé ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Oui, c’est bien ça. C’était au cours d’une audition qu’on m’a posé la question.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Est-ce que vous avez informé les autorités ivoiriennes que la défense de Gbagbo souhaitait vous rencontrer ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Non. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Vous nous avez dit que vous êtes le té- moin de mariage de Dogbo. PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Oui, c’est bien cela. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE: Est-ce que vous savez où se trouve Dogbo ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Très sincèrement, je ne sais où il se trouve. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Est-ce qu’il se trouve à votre connaissance en prison ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Oui, suite au dernier procès de Simone Gbagbo, il doit être en prison.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Est-ce que vous savez depuis quand il est en prison ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Non, je ne sais pas. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Savez-vous s’il a été jugé ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Oui, par voie de presse. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Pour quelles fins ? LE JUGE-PRÉSIDENT Ce n’est pas le procès de Dogbo ici. Le témoin n’est pas avocat. Je ne pense pas que c’est ce témoin qui doit ré- pondre à ces questions. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Pourtant, Dogbo est cité par l’accusation comme ayant joué un rôle dans la crise. LE JUGE-PRÉSIDENT : Non, non, ne répétez pas. Je ne pense pas que ce soit opportun et judicieux de lui demander.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Savez-vous que ces faits sont en rapport avec la crise ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Me, moi j’ai lu dans le journal et je ne saurai vous répondre. LE JUGE-PRÉSIDENT C’est la fin de cette question. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Le témoin n’est pas allé témoigner à Abidjan. PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Je vais répondre. Je n’ai jamais été convié à venir témoigner. J’ai été convié à aller au procès de Madame Gbagbo. A Abidjan, il y a eu pas mal de débats. J’ai beaucoup de respect pour la justice de mon pays. Je ne peux pas me dérober à une convocation de la justice de mon pays. Les gens ont cru que parce qu’on était des personnalités, on refusait de répondre à la justice. Je voudrais profiter pour répondre à Me Dadjé, l’avocat de Simone Gbagbo. Il m’a envoyé deux convocations. Je voudrais lui dire que les convocations ne respectaient pas le délai administratif. Dans la première convocation, le procès devrait se tenir le 9 avril. Sur le courrier, c’était le 14 avril et j’ai reçu le courrier le 25 avril. Comprenez que c’était largement dé- passé quand j’ai reçu la convocation. C’était pareil pour la seconde convocation dont le procès devrait avoir lieu le 25 octobre. Moi, j’ai reçu la note le 11 novembre. Donc voyez que je ne pouvais pas être au procès. J’aurais bien voulu aller témoigner sur les obus tirés sur le marché, la marche des femmes, etc. Sinon, pour Dogbo je n’ai pas été invité. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : A votre connaissance, Dogbo a-t-il été torturé ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Je voudrais m’excuser. Dogbo est à Abidjan et moi je suis à Libreville. Je ne peux pas le savoir.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : A quand remonte votre dernière rencontre ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : C’était le 12 avril, quand il est arrivé au Golf. Nous étions tous deux dans une salle. On a pu se parler. Je lui ai demandé comment il s’est procuré des armes pour combattre tout ce temps. Il y avait un élément des Frci avec nous. Il portait la tenue d’un officier de la police. J’ai cru que c’était un des nôtres. Dogbo m’a fait signe. Donc on n’a pas continué la conversation. Quand on devait se quitter, j’avais un peu d’argent sur moi que je lui ai donné. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Il s’agit d’une rencontre à l’hôtel du Golf ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Oui, c’est ça. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Savez-vous si Alassane Ouattara a demandé l’allégeance à Dogbo ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Il n’appartient pas au Président de demander l’allégeance. On ne force pas l’allégeance.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Savez-vous s’il a été demandé à Dogbo de prêter allégeance à Ouattara ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Je ne peux pas le dire. Mais de façon générale, on ne force pas l’allégeance. Nous qui sommes allés, c’est de façon volontaire. Nous avons reconnu Alassane Ouattara comme chef de l’Etat. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : A votre connaissance, Dogbo a-t-il prêté allégeance à Alassane Ouattara ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Quand nous y étions, il n’y était pas. Donc je ne sais pas.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Pensez-vous que parmi les officiers qui ont fait allégeance à Alassane Ouattara, certains ont fait l’objet de poursuites ? LE JUGE-PRÉSIDENT : Vraiment, je ne vois pas en quoi cela a un lien avec ce procès. Il n’y a aucun lien avec ce procès. Dans ce procès, il y a deux accusés et des charges. Je ne comprends vraiment pas. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : A quand remonte votre rencontre avec le bureau du procureur ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Le 9 août 2011 et le 23 août de la même année. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Comment avez-vous été contacté ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : C’est le Premier ministre qui était à l’époque ministre de la Défense qui a fait prévenir Soul To Soul afin qu’il m’informe de ce que le bureau du procureur voulait me rencontrer.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Il ne vous a pas appelé lui-même ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Non, c’est Soul to Soul qui m’a appelé. ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Qu’est-ce qu’il vous a dit ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Il m’a dit que le bureau du procureur voulait me rencontrer. Il m’a donné le lieu et l’heure.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Il ne vous a pas dit la raison ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN : Non.
ME EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE LA DÉFENSE : Et vous êtes parti ? PHILIPPE MANGOU, TÉMOIN :  Comme je l’ai souligné, tout ce qui touche à la justice, je respecte. J’évite de me dérober
source Nord sud/Africsolprod
 
 
 

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