Donald Trump à la tribune de l'ONU, le 19 septembre 2017. - Jewel Samad - AFP

Après une réunion d'urgence qui a duré quatre heures, le groupe de 54 ambassadeurs s'est dit "extrêmement choqué".

Les ambassadeurs du groupe africain à l'ONU ont exigé vendredi, dans un communiqué au langage très fort, "rétractation" et "excuses" au président américain Donald Trump, condamnant ses propos "racistes" rapportés la veille sur l'immigration en provenance de "pays de merde". Après une réunion d'urgence qui a duré quatre heures, le groupe de 54 ambassadeurs s'est dit "extrêmement choqué" et "condamne les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes" de Donald Trump "telles que rapportées par les médias".

Le groupe exige ainsi "rétractation et excuses". Il s'est dit "préoccupé par la tendance continue et grandissante de l'administration américaine vis-à-vis de l'Afrique et des personnes d'origine africaine à dénigrer le continent, et les gens de couleur". Il affirme être "solidaire du peuple haïtien et des autres qui ont également été dénigrés" tout en remerciant "les Américains de toutes origines qui ont condamné ces remarques".

Plusieurs ambassadeurs américains convoqués

Exaspérés, les 54 ambassadeurs sont tombés d'accord à l'unanimité sur un texte d'une inhabituelle dureté, certains même surpris de leur propre audace, selon des sources diplomatiques. Le Sénégal et le Botswana ont convoqué chacun l'ambassadeur américain. Le gouvernement haïtien a lui dénoncé des propos "odieux et abjects" qui, s'ils étaient avérés, seraient à tous égards "inacceptables car ils refléteraient une vision simpliste et raciste".

C'est lors d'une réunion sur l'immigration avec des parlementaires à la Maison Blanche que Donald Trump s'est emporté jeudi sur l'immigration en provenance de "pays de merde". Des mots qu'il a vendredi partiellement contestés avec une formule alambiquée sur Twitter: "Le langage que j'ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés".

Condamnation de Maduro et Cuba

Sollicitée jeudi soir sur ces propos, la Maison Blanche n'avait pas contesté ou démenti, se bornant à souligner que Donald Trump se battrait "toujours pour le peuple américain". Plusieurs parlementaires ont de leur côté affirmé avoir bien entendu ces mots, ou avoir eu confirmation de première main de la part de personnes présentes.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a déploré des propos "racistes", "choquants et honteux". L'ancien vice-président démocrate Joe Biden a lui aussi donné de la voix. "Ce n'est pas comme cela qu'un président devrait parler et se comporter. Mais surtout, ce n'est pas comme cela qu'un président devrait penser".

En Amérique latine, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a appelé à la solidarité avec les pays "agressés" par Donald Trump. Cuba a de son côté "condamné fermement" des déclarations "racistes, dénigrantes et grossières". 

 

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