Le Parquet national financier vient de confirmer ce vendredi 15 janvier l'ouverture d'une enquête préliminaire pour trafic d'influence à l'égard de l'ancien président de la République.

Le Parquet national financier a confirmé ce vendredi 15 janvier avoir ouvert une enquête préliminaire visant l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy pour des chefs de "trafic d’influence" et de "blanchiment de crime ou de délit". Ses activités de conseil en Russie sont visées, a appris l'Agence France Presse de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.

D'après Mediapart, la justice anticorruption enquête sur l'affaire depuis l'été 2020. Un signalement du service de renseignement financier Tracfin en est à l'origine. Les enquêteurs cherchent à connaître les raisons pour lesquelles M. Sarkozy est rémunéré par la société d'assurances russe, Reso-Garantia, contrôlée par deux milliardaires russes d'origine arménienne, Sergueï et Nikolaï Sarkisov. Début 2020, l'ancien président a réçu un paiement de 500 000 euros, dans le cadre d’un contrat de conseil s’élevant à 3 millions d’euros.

SIMPLE "CONSEILLER SPÉCIAL"

Le groupe d’assurances Reso-Garantia a confirmé à Mediapart avoir embauché Nicolas Sarkozy en tant que "conseiller spécial" et "président du comité de conseil stratégique auprès du conseil d’administration". En outre, le groupe a néanmoins refusé de préciser pour quels projets il a sollicité l’ancien président, le montant de sa rémunération, et s’il a été embauché en tant qu’avocat. Nicolas Sarkozy n’a pas répondu de son côté à Mediapart. "La justice cherche à vérifier si l'ancien chef de l'Etat a seulement agi comme consultant, ce qui serait parfaitement légal, ou s'il se serait adonné à des activités de lobbying potentiellement délictuelles pour le compte des oligarques russes", écrit le site d'information en ligne.

En 2007, l'assureur français AXA avait conclu un accord avec les actionnaires de Reso Garantia pour acquérir une participation de 36,7% dans cette société pour environ 810 millions d'euros. D'après Mediapart, AXA est un important client du cabinet d'avocats Realyze, co-fondé en 1987 par Nicolas Sarkozy. Sollicités, l'entourage de l'ancien chef de l'Etat ou son avocat Me Thierry Herzog n'ont pas répondu immédiatement à l'AFP.

S/M/AFRICSOL

Commentaires