Le ministre l’Intérieur Gérard Collomb a présenté jeudi matin les chiffres de la délinquance enregistrés de janvier à juillet. La plupart des indicateurs sont à la baisse. La hausse des violences sexuelles en général et des violences contre les femmes reste préoccupante.
 

Oubliés les tracas de l’affaire Benalla, l’été pourri du gouvernement. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a retrouvé le sourire loin de la politique en présentant, jeudi matin à Paris lors d’une conférence de presse de rentrée les chiffres de la délinquance sur les sept premiers mois de l’année. La satisfaction ministérielle tient à plusieurs bons chiffres enregistrés entre janvier et juillet. Les atteintes aux biens ont ainsi diminué de 3,9%, soient 52.000 faits constatés en moins qu’en 2017. Cette rubrique est celle où la tendance à la baisse est la plus marquée. Les vols à main armée reculent de 17,7%, et la délinquance liée à l’automobile de 4,8%.

Les cambriolages sont aussi orientés à la baisse, -6,2%, la diminution la plus forte des dix dernières années. Une exception vient toutefois ternir le tableau : à Paris, ils ont augmenté de 6,3%. Les violences dites crapuleuses (liées à des vols) ont reculé de 8,8% confirmant une tendance continue depuis 4 ans.

 

Les violences sexuelles ont augmenté de 23,1%

En revanche, les violences physiques non crapuleuses ont augmenté de 8% ; le nombre de coups et blessures volontaires est ainsi passé de 129.000 à 139.000. Cette hausse est particulièrement sensible au sein des familles, où plus de 8.000 faits ont été constatés. Sur ce total, 6.000 concernent des femmes.

Les violences sexuelles restent un point noir : elles ont augmenté de 23,1% sur les sept premiers mois de l’année passant de 22.533 à 27.728. Gérard Collomb a en outre annoncé qu’il serait bientôt possible de déposer des plaintes pour harcèlement sexuel sur une plateforme internet dédiée. Le ministre de l’intérieur a indiqué que ce dispositif devrait favoriser les signalements de victimes qui, aujourd’hui, hésitent à se rendre dans un commissariat ou une gendarmerie.

En matière de trafic de stupéfiants, les arrestations ont augmenté 5,7%. Mais les infractions liées à l’usage de drogues progressent également de 1,5% avec 91.554 mis en cause.

Depuis le mois de juillet, une nouvelle étude a été lancée sur les attaques à l’arme blanche, dont la prolifération suscite l’inquiétude. 90 faits ont été enregistrés cette année, dont 40 ont conduit au décès des victimes.

 

10.000 policiers et gendarmes supplémentaires d'ici à 2022

Autre phénomène émergent, l’usage de leur arme de service par les policiers. Elle a atteint le chiffre de 394 en 2017 contre 258 l’année précédente. Selon le ministère de l’Intérieur, le phénomène serait lié au fait que de plus en plus de conducteurs de véhicules (autos, motos) foncent sur les forces de l’ordre pour échapper au contrôle.

Gérard Collomb a enfin annoncé le recrutement de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires d’ici à 2022, fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Ils seront 2.700 en 2018, 3.500 en 2019, 4.050 en 2020 et 3.900 en 2021.

Le ministre de l'Intérieur a également indiqué qu’en 2019 entrerait en service une plateforme de plainte en ligne pour les escroqueries sur internet. Depuis le début de l’année, 17.800 signalements ont été enregistrés sur un phénomène mettant en cause des réseaux le plus souvent internationaux.

S/JDD/AFRICSOL

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