Les combattantes du futuriste Wakanda dans la suite de Black Panther, mais aussi des guerrières du Dahomey au xixe siècle : les femmes sont au cœur de deux grosses productions américaines très attendues à la rentrée. 

Si l'on en croit une coiffeuse du staff de Black Panther: Wakanda Forever, le tournage de la suite du premier blockbuster afro-américain (1,3 milliard de dollars de recettes dans le monde en 2018) aura duré presque 30 jours de plus que prévu : 117 au lieu de 88. Après avoir tardé à démarrer pour cause de réécriture du scénario à la suite du décès en 2020 de Chadwick Boseman (qui incarnait T’Challa, la Panthère noire), la production a ensuite dû faire face à des interruptions pour cause de Covid-19 (jusqu’à Lupita Nyong’o, positive en janvier dernier). Une cascade qui a mal tourné (et une fracture de l’épaule) a également immobilisé plusieurs semaines Letitia Wright. Or, son rôle de Churi, la sœur de T’Challa, s’annonce central dans ce nouvel épisode. Ira-t-elle jusqu’à prendre la succession de son frère ? En tout cas, Disney s’est refusé à remplacer son héros par un autre acteur, voire à recourir à des images de synthèse. Et mise tout sur le Wakanda et ses combattantes dans ce nouvel opus. Ce puissant pays africain imaginaire, caché entre l’Éthiopie et le Kenya, allie toujours haute technologie et sens aigu de l’esthétique. Deux nouveaux personnages de la galaxie Marvel devraient faire leur apparition : le méchant Namor, prince des mers, oreilles pointues et slip vert, joué par l’acteur mexicain Tenoch Huerta, et l’étudiante Riri Williams et son armure Ironheart, qui aura les traits de l’Américaine Dominique Thorne. Pour le reste, toujours devant la caméra de Ryan Coogler, on retrouvera la même distribution, très black power, les femmes en tête, dont Danai Gurira, qui incarne Okoye, la générale du Wakanda, appelée à être au cœur d’une série dérivée pour Disney+. Sortie prévue pour novembre

Dans The Woman King, Viola Davis forme les Amazones de Dahomey.ILZE KITSHOFF/2022 CTMG.INC

D’autres guerrières noires vont débarquer dès septembre devant la caméra d’un autre cinéaste afro-américain, en l’occurrence une réalisatrice : Gina Prince-Bythewood. The Woman King plonge au cœur du royaume, réel celui-là, du Dahomey au XIXe  siècle. Inspiré des amazones du futur Bénin, le film (tourné en Afrique du Sud) met en scène les faits d’armes de la générale Nanisca, incarnée par Viola Davis, qui entraîne une nouvelle génération de recrues au sein de l’Agoledjié, le corps des femmes de guerre du roi. Elle va les préparer à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie. « Il y a des valeurs qui méritent d’être défendues », souligne le synopsis de Sony Pictures. Entre les guerrières historiques du royaume du Dahomey et les superhéroïnes du Wakanda, le système hollywoodien a décidé cette année de mettre en avant celles qu’il ne montre que trop rarement…

S/AM/AFRICSOL

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