Le gouverneur de la région de Belgorod en Russie, à 80 kilomètres au nord de Kharkiv, a dénoncé une frappe aérienne menée par deux hélicoptères ukrainiens.

 

Un responsable russe a accusé vendredi l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod, dans l’Ouest de la Russie.

En quoi consiste cette attaque ?

Tôt ce vendredi matin, avant 6 heures (heure locale), une frappe aérienne menée par deux hélicoptères a touché un dépôt de pétrole dans la ville de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et au nord de Kharkiv, causant un incendie, a annoncé le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Sur Telegram, il a indiqué que les pompiers étaient à pied d’œuvre pour éteindre l’incendie et que deux employés du dépôt avaient été blessés. Le ministère russe des Situations d’urgence affirme que plus de 170 secouristes interviennent.

Egalement sur Telegram, le ministère a publié une vidéo montrant des pompiers en combinaison thermique argentée éteindre de grandes cuves en flammes. Il a indiqué avoir été prévenu de l’incendie à 5h51 (4h51 à Paris) et établit un bilan de deux blessés. L’entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé avoir évacué son personnel.

Par ailleurs, le directeur d’une typographie près de Belgorod, Konstantin Lakhnov, a affirmé que son entreprise avait aussi été touchée par des tirs d’hélicoptères. « Des hélicoptères nous ont tiré dessus avec des roquettes (…) Les fenêtres sont endommagées, du matériel est détruit ou endommagé (…) le toit est abimé », a-t-il affirmé à l’agence publique TASS.

Qui a mené l’attaque ?

D’après le gouverneur russe Viatcheslav Gladkov, les hélicoptères ayant mené l’attaque sont ukrainiens.

Qu’en disent les autorités russes ?

Pour le Kremlin, cette attaque risque de peser sur les pourparlers en cours. « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a réagi Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Il a également tenu à affirmer que la Russie avait une maîtrise totale des airs en Ukraine. « La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident (de Belgorod) il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit.

Après l’attaque, des médias locaux ont signalé des files de véhicules devant des stations-service, mais le ministre de l’Energie Nikolaï Choulguinov a assuré qu’il n’y aurait pas de pénurie d’essence.

De son côté, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, n’a rien dit de la situation à Belgorod vendredi. Il a assuré en revanche que l’armée russe avait détruit cinq dépôts de munitions et un dépôt de carburant ukrainiens lors des 24 dernières heures.

Et du côté ukrainien ?

Pour l’instant, Kiev n’a rien dit de cette opération.

S’agit-il de la première frappe ukrainienne en Russie ?

Il pourrait s’agir de la première frappe ukrainienne, si elle était confirmée par l’armée de l’air ukrainienne. Mais le 25 février, des médias locaux et ukrainiens avaient évoqué une frappe de Kiev contre une base aérienne russe près de Rostov, sans qu’elle ne soit confirmée officiellement.

S/LE PARISIEN/Africsol

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