À 40 ans, Didier Drogba a mis un terme à une exceptionnelle carrière le 8 novembre, après un dernier match avec le Phoenix Rising FC (États-Unis, Ligue 2). L’Ivoirien restera comme un des plus grands joueurs africains de l’histoire et fut aussi l'un des meilleurs attaquants du monde.

En début d’année, il avait dit qu’il s’agissait de sa dernière saison au niveau professionnel. Bien sûr, cela aurait eu un peu plus de gueule si Didier Drogba avait tiré sa révérence sur un dix-neuvième titre collectif, avec le Phoenix Rising FC, son dernier club, à l’occasion de la finale de la United Soccer League (USL) américaine face à Louisville City FC (0-1).

Mais l’histoire oubliera vite cette péripétie pour ne retenir que l’essentiel du palmarès de l’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire, avec qui – et il s’agit sans doute de son plus grand regret – il n’est jamais parvenu à s’installer sur le toit de l’Afrique.

Champion d’Afrique, le seul titre qu’il lui manque

Quand son pays est redevenu numéro 1 du continent, en 2015, Drogba était un tout jeune retraité international. Il avait décidé de ne plus jouer avec les Éléphants après la Coupe du monde au Brésil. Deux fois, en 2006 et 2012, le natif de Yopougon, un des principaux quartiers d’Abidjan, pensait toucher au but. Mais à chaque fois, les tirs au but, face à l’Égypte d’abord (0-0, 2-4 aux t.a.b), la Zambie ensuite (0-0, 7-8 aux t.a.b) ont fracassé ses rêves continentaux.

Drogba a également disputé trois Coupes du monde (2006, 2010, 2014), sans jamais franchir le premier tour. Mais il restera l’homme aux 106 sélections (65 buts), entre le 8 septembre 2002, date de sa première apparition sous le maillot orange face à l’Afrique du Sud (0-0), et le 24 juin 2014, lors d’une défaite face à la Grèce (1-2) au premier tour de la Coupe du monde, et qui éjecta du mondial les Éléphants à la dernière seconde.

Avec sa sélection, Drogba n’a jamais rien gagné d’autre que les concours de pronostics. Souvent érigée en meilleure équipe du continent, la Côte d’Ivoire, malgré une génération exceptionnelle, a attendu la retraite de son icône pour être numéro 1 en Afrique. Alors, Drogba, arrivé en France à l’âge de cinq ans et élevé par son oncle Michel Goba, alors joueur professionnel, a rempli son CV dans les clubs où il est passé. Drogba est devenu pro en 1999 au Mans, après avoir fait ses gammes dans les catégories de jeunes, puis en amateurs, à Dunkerque, Abbeville, Tourcoing, Vannes et Levallois. Puis il y a eu Guingamp, Marseille, où il a tissé avec cette ville excessive et passionnée des liens éternels, avant de filer à Chelsea, où il ne voulait pourtant pas aller.

Chelsea, un palmarès en béton

Avec l’équipe londonienne, l’Ivoirien a gagné tout ce que l’Angleterre propose comme trophées (championnat, Coupe, Coupe de la Ligue, Community Shield), mais également la Ligue des Champions, en 2012. Après un détour par la Chine (Shanghai Shenhua) en 2012 et par la Turquie (Galatasaray Istanbul), de janvier 2013 à juin 2014, le temps d’améliorer son palmarès sur les rives du Bosphore, l’attaquant est revenu à Londres, en 2014-2015, pour s’offrir avec une Coupe de la Ligue et surtout un dernier titre de champion.

Puis viendra le temps d’un exil Outre-Atlantique, quand les rumeurs l’envoyaient régulièrement au Qatar. À l’argent, Drogba a préféré le cadre de vie et un niveau – la Major League Soccer – plus élevé que celui proposé par le discret championnat qatarien. Avec l’Impact de Montréal, il inscrira 23 buts en 41 matches, juste avant de filer à Phoenix Rising FC, où il continuera d’améliorer ses statistiques, tout en devenant actionnaire du club. Avec 369 buts inscrits, toutes compétitions confondues, l’Ivoirien fait partie du club des attaquants les plus prolifiques de l’histoire.

Une deuxième vie bien remplie

Le jeune retraité des terrains aura de quoi s’occuper dans les prochains mois, après quelques semaines de repos. Il est depuis peu dirigeant de Williamsville, un club d’Abidjan évoluant en Ligue 1. Drogba, plutôt discret sur ses affaires, a réalisé plusieurs investissements immobiliers, a lancé une marque de chaussures (JAD) et de sous-vêtements, investi dans une mine d’or à Ity, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, et possède sa propre fondation, basée à Abidjan. Cela devrait lui suffire à remplir son agenda…

S/JA/AFRICSOL

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