Bien que la victoire de Joe Biden soit officielle, le président sortant, désormais isolé, continue de chercher un moyen d’invalider le verdict des urnes, à un mois de la fin de son mandat.

« Cela n'arrivera pas », a anticipé dimanche, sur la chaîne CNN, le sénateur républicain Mitt Romney, pour qui « tout cela ne va nulle part ». « Le président pourrait faire du dernier chapitre de son mandat une victoire avec l'arrivée du vaccin », a-t-il ajouté, comme à regret. « C'est vraiment triste et embarrassant. »

Confier aux militaires l'organisation d'une nouvelle présidentielle

Mais à part lui, aucun élu républicain de premier plan n'a condamné cette idée de confier le pouvoir exécutif et judiciaire à l'armée, qui circule depuis début décembre chez les plus fervents supporters de Trump. Elle permettrait, selon ses partisans, de confier aux militaires l'organisation d'un nouveau scrutin présidentiel.

La loi martiale n'a plus été utilisée par le gouvernement fédéral depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon une étude du centre de réflexion juridique Brennan Center for Justice, publiée en août, Donald Trump aurait besoin de l'accord du Congrès pour l'instaurer.

« Tout élu ou candidat républicain qui garde le silence sur ce sujet ne mérite pas de diriger », s'est indigné dimanche Pat Garofalo, élu républicain à la Chambre des représentants du Minnesota. Selon le New York Times, la plupart des conseillers du président auraient également balayé l'idée d'instaurer la loi martiale.

Des idées puisées chez les conspirationnistes

Beaucoup se seraient aussi opposés à une autre idée du président : nommer Sidney Powell procureure spéciale en charge d'enquêter sur d'éventuelles irrégularités électorales. Cette avocate et ex-procureure de 65 ans affirme, depuis des semaines, sans preuve, avoir mis au jour un complot international pour faire échec à Trump. Après avoir collaboré avec l'équipe des avocats du président, elle en a été écartée.

Aurait aussi été évoquée vendredi la possibilité d'un décret présidentiel qui ordonnerait la saisie pour examen de machines de vote, instrument d'une fraude à grande échelle selon le camp Trump, qui n'a pourtant produit aucune preuve.

Isolé au milieu de conseillers de moins en moins nombreux, le chef de l'Etat puise désormais dans les théories conspirationnistes de sites marginaux comme The Gateway Pundit, qu'il a retweeté dimanche. Il cherche ainsi à galvaniser sa base, dont le noyau croit encore en un retournement de situation, à en croire les réseaux sociaux.

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Dans le clan de Joe Biden, dont la victoire vient d'être confirmée par les grands électeurs, on refuse de se laisser entraîner dans un débat qui n'a plus lieu d'être. « Il se passe trop de choses dans ce pays […] pour que nous nous inquiétions de ce qui se passe dans le Bureau ovale », a tranché dimanche, sur Fox News, la future responsable presse du président élu, Jen Psaki.

Le coup le plus rude est venu, comme souvent, d'un ancien proche de Donald Trump. Certains disent « que Trump empire à mesure qu'approche le 20 janvier », a commenté son ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, mais « c'est faux. C'est le même comportement, qui se répète indéfiniment. »

S/LEPARISIEN/AFRICSOL

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