Le constructeur a signalé à la justice ce jeudi un versement "au bénéficie personnel de Carlos Ghosn". Le groupe s'interroge sur un possible abus de contrat de mécénat par son ex-PDG, concernant le financement de la réception de son mariage à Versailles.

Renault a annoncé jeudi qu'il allait signaler à justice que son ancien patron Carlos Ghosn avait reçu pour son "bénéfice personnel" un versement de 50.000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat signée avec le château de Versailles.

"Il a été identifié qu'une contrepartie d'une valeur de 50.000 euros, dans le cadre d'une convention de mécénat signée avec le Château de Versailles, a été affectée au bénéfice personnel de Carlos Ghosn", a indiqué Renault dans un communiqué.

Le constructeur automobile "a décidé de porter ces faits à la connaissance des autorités judiciaires", a-t-il précisé au lendemain de la révélation par le Figaro de cette affaire, liée selon le journal à la célébration du mariage de M. Ghosn dans le château le 8 octobre 2016. "Les éléments réunis jusqu'ici nécessitent que des vérifications supplémentaires soient menées", a ajouté Renault.

Investigations en interne

Selon Le Figaro, le groupe au losange a découvert que l'établissement public du château de Versailles avait enregistré la location du Grand Trianon -soit une prestation évaluée à 50.000 euros- comme une contrepartie du contrat de mécénat signé entre les deux partenaires en juin 2016.

Une facture de la société ayant organisé le mariage indique que la location a été "offerte par Versailles", ce qui peut laisser supposer que le cadeau a été fait directement à Carlos Ghosn et rendant la situation complexe à interpréter.

Ces découvertes ont été faites dans le cadre des investigations lancées par Renault en interne en novembre, peu après l'arrestation de son ancien patron au Japon. Jusqu'à présent, elles n'avaient mis en évidence aucun manquement attribuable au bâtisseur de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.

Carlos Ghosn, emprisonné et inculpé au Japon pour abus de confiance présumé, a démissionné fin janvier de son poste de PDG de Renault. Il avait été démis de la présidence de Nissan et Mitsubishi peu après son arrestation en novembre.    

S/AFP/AFRICSOL

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