De nouveaux antécédents – supposés – du fils du président américain ressurgissent sur Internet et dans les médias conservateurs depuis plusieurs jours. Dans un fichier diffusé dimanche sur un forum anonyme, des documents l’incrimineraient notamment pour une affaire de prostitution, et le montreraient en train de peser de la drogue.

Depuis quelques jours, blogosphère, presse conservatrice et autres comptes Twitter pro-Trump sont en ébullition. La raison : une fuite sur 4chan, un forum anonyme anglophone, de ce qui serait l’ancien cloud (sauvegarde en ligne) du téléphone portable et de la tablette de Hunter Biden, fils cadet du président des États-Unis. Selon le service tech de Vice, ce fichier rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux contiendrait de nombreux documents compromettants, notamment des images à caractère pornographique et une vidéo où on peut l’apercevoir peser du crack. Le média international précise toutefois qu’il n’a « pas été en mesure de vérifier de manière indépendante les fichiers ou leur provenance » relevant tout de même « qu'une série de photos de Hunter Biden, qui n'apparaissent pas ailleurs sur Internet » ont été dévoilées.

« À l'heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire des commentaires publics sur d'éventuelles mesures d'enquête, mais je peux vous assurer que les services secrets, ainsi que d'autres partenaires fédéraux chargés de l'application de la loi, sont au courant des messages et des allégations sur les médias sociaux concernant M. Biden », a de son côté réagi Anthony Guglielmi, porte-parole des services secrets américains, dans un communiqué repris par la NBC. La chaîne américaine rappelle par ailleurs que certaines de ces informations « sont apparues pour la première fois à l'approche de l'élection de 2020, après que l'avocat personnel de l'ancien président Donald Trump, Rudy Giuliani, a déclaré avoir obtenu l'ordinateur portable de Hunter Biden dans un magasin d'informatique du Delaware et partagé une copie du disque dur avec le New York Post », ajoutant que leur rédaction n’avait « pas été en mesure de confirmer le contenu et l'authenticité des documents » à l’époque.

 

AFFAIRE DE PROSTITUTION

Ces nouvelles révélations supposées, nommées « iPhone de l’enfer » sur 4chan, n’arrivent pas toutes seules. Le journal britannique The Daily Mail qui dit avoir eu accès à des fichiers exclusifs, rapporte que l’homme de 52 ans pourrait également être mis en cause dans une affaire de prostitution, confirmant ainsi des informations du tabloïd conservateur The Washington Examiner, en date du 27 juin dernier.

En cinq mois, le fils du président américain aurait dépensé la somme de 30 000 dollars pour les services d'escortes. Des documents de son téléphone montreraient qu’il les aurait réglés par chèques, déguisés en services médicaux, à une prostituée ukrainienne au nom d'Ekaterina Moreva. Des transactions qui auraient été épinglées dans des rapports d'activité suspecte émis par des banques. De plus, d’autres images indiqueraient que Hunter Biden aurait aidé au transport de prostituées de Boston à New York pour passer une nuit avec lui, ce qui constituerait un potentiel délit fédéral.

UNE DÉSTABILISATION DES PRO-TRUMP ?

Les polémiques autour du second fils de Joe Biden ne datent pas d’hier. Anne Deysine, spécialiste des États-Unis, auteure de l’ouvrage Les États-Unis et la démocratie (L’Harmattan, 2019), estime leur apparition à 2015, alors que Hunter « aurait menti sous serment en affirmant dans un questionnaire qu’il ne se droguait pas pour avoir un port d’armes ». Selon elle, s’il y a « un fond de vrai dans toutes ces accusations, car le deuxième enfant de Joe Biden est un fils à problèmes », il n’empêche que ces accusations sont « instrumentalisées par Les Républicains » pour tenter de « changer la conversation médiatique » et causer du tort au président démocrate.

« En ce moment il y a des audiences de la commission d’enquête sur l’insurrection du 6 janvier 2021. Les médias de droite ne traitent pas le sujet mais ressortent cette histoire de parjure sur le questionnaire et ces petits scandales », poursuit la professeure émérite de droit et de civilisation américaine à l’Université Paris Nanterre, ajoutant que « puisque c’est ce que leurs auditeurs veulent entendre et lire, ils peuvent s’enfermer dans leur "bulle cognitive" ».

Mais quel est l’impact réel de ces « affaires » outre-Atlantique ? « Il est à la fois énorme et limité, ne touchant que les personnes déjà convaincues, qui ne demandent qu’à ajouter des éléments pour se convaincre que Donald Trump s’est fait voler son élection et que le président en place est illégitime », répond la spécialiste, estimant que les journalistes « devraient prendre conscience que ce sont des tentatives de déstabilisation de médias très à droite, et qu’ils devraient mener une réflexion sur leur rôle dans ces histoires ».

S/M/Africsol

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