De nouvelles preuves de bonne volonté. La junte au pouvoir au Mali a fait un geste en permettant à l'ONU de rencontrer le président Ibrahim Boubacar Keïta, a-t-on appris vendredi 21 août, et en libérant deux détenus avant l'arrivée, samedi à Bamako, d'une délégation ouest-africaine pour réclamer le retour à l'ordre constitutionnel. "Nous avons autorisé une mission des droits de l'homme de l'ONU au Mali à rendre visite à tous les 19 prisonniers de Kati, y compris l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta et l'ancien Premier ministre Boubou Cissé", a déclaré un responsable de la junte s'exprimant sous couvert d'anonymat.

"Nous avons libéré deux prisonniers, l'ancien ministre des Finances et de l'Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou", le secrétaire particulier du président, a affirmé le responsable de la junte. "Deux prisonniers ont été libérés. Il en reste 17 à Kati. C'est la preuve que nous respectons les droits de l'homme", a-t-il poursuivi. 

D'autres personnalités sont toujours emprisonnées : le ministre de la Défense et celui de la Sécurité, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé et M'Bemba Moussa Keïta, le président de l'Assemblée nationale Moussa Timbiné et le chef d'état-major de l'armée, le général Abdoulaye Coulibaly.

Une mission de la Cédéao attendue samedi

La junte recevra "avec plaisir" samedi une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a indiqué un responsable du nouveau pouvoir. Le geste des militaires, qui assurent vouloir organiser une transition politique de courte durée, intervient alors que l'opposition appelle à de grands rassemblements vendredi après-midi à Bamako pour "fêter la victoire du peuple malien", trois jours après la chute du président Keïta, au pouvoir depuis 2013.

La mission de la Cédéao va être conduite par l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, accompagné du président de la Commission de la Cédéao, Kassi Jean-Claude Brou, et du ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a-t-on appris vendredi auprès de l'organisation à Bamako.

Lors de leur coup d'Etat mardi, les militaires ont arrêté le président Keïta, dit "IBK", qui a ensuite annoncé sa démission dans la nuit, et son Premier ministre Boubou Cissé, qu'ils ont emmenés dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, devenu le centre du nouveau pouvoir.

S/FRANCEINFO/Africsol

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