Tandis que les mutins étaient acclamés hier dans les rues de Bamako, à l'étranger, les réactions sont empreintes d'inquiétude après le coup d'Etat qui a renversé le régime d'IBK au Mali.

 
La Cédéao, les pays voisins et de nombreux gouvernements et institutions de par le monde regardent avec une attention mêlée d’inquiétude ce qui se passe au Mali.
Le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta par des soldats en armes fait craindre un regain de violence dans un pays déjà fragilisé.
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Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement affirment vouloir une "transition politique civile".
Le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air, est présenté comme le porte-parole du nouveau Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui appelle "la société civile et les mouvements socio-politiques" à rejoindre le mouvement.

Par ailleurs, il affirme que "la (mission de l'ONU) Minusma, la force (anti-jihadiste française) Barkhane, le G5 Sahel (qui regroupe cinq pays de la région), la force Takuba (un groupement de forces spéciales européennes censées accompagner les Maliens au combat) demeurent nos partenaires" et assure que "tous les accords internationaux" seront respectés.

Néanmoins, la Cédéao a condamné vivement le "putsch" au Mali. Elle a suspendu le pays. Les pays voisins ont fermé leurs frontières. (voir document ci-dessus)
La présidence nigérienne annonce un sommet des chefs d’Etat de la sous-région dès demain [jeudi].


L’Union africaine condamne, elle, la détention du président déchu et de son premier ministre. Le président de la Commission réclame leur libération immédiate.

Cet appel rejoint celui, dans le même sens, d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, un peu plus tôt dans soirée d’hier.Le Conseil de sécurité de l’ONU, lui, va se réunir dès cet après-midi pour examiner la situation au Mali.

Même condamnation du coup d’Etat de la part du chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell. L’UE rejette "tout changement anti-constitutionnel", estimant qu’un coup d’Etat, "ne peut en aucun cas être une réponse à la profonde crise socio-politique qui frappe le Mali depuis plusieurs mois".

Emmanuel Macron a quant à lui contacté les présidents sénégalais, ivoirien, nigérien notamment. Ces chefs d'Etat étaient impliqués dans la tentative de médiation de la Cédéao au Mali.
Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a appelé dans la nuit à la cessation de toute violence et les mutins à rentrer dans les casernes.
La Bundeswehr a renforcé sur place ses mesures de sécurité.

Thomas Schiller, directeur de la fondation allemande Konrad Adenauer au Mali, pense que ce coup de force risque de renforcer l'instabilité politique que traverse le Mali depuis plusieurs mois. Il déclare à la DW:

"La situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel est déjà très critique depuis des années. Or il est à craindre que cette crise à Bamako ne va pas renforcer la stabilité et la sécurité dans la sous-région. Il va falloir attendre de voir la réaction de la communauté internatinale face aux putschistes. Il faut une solution rapide car le Mali ne peut pas se permettre une situation de contestation politique éternelle. C'était le cas depuis des semaines avec le mouvement M5-RFP. Maintenant, avec le putsch militaire, c'est encore pire." 

S/DW/Africsol

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